Keith Mc Cafferty vit dans les Appalaches, passionné de pêche à la truite, cette pratique va l’attirer dans les Rocheuses. Vous l’avez compris, dans Les Morts de Bear Creek compris nous sommes dans le Montana, les Rocheuses, sur les bords de la rivière Madison. Le Montana évoque peut-être, pour vous, les vallées montagneuses, la chasse et la pêche et le Cow-Boy Marlboro. Vous n’avez pas tort.
S’il est peuplé de vrais « Farmer », il est aussi devenu le lieu de vacance préféré des citadins enrichis, en quête de vie sauvage et d’authenticité. Plongeons dans ces rivières poissonneuses et escaladons les pentes boisées peuplées de grizzlys.
Deux intrigues vont se télescoper dans ce livre : la disparition d’une « mouche » de pêche d’une valeur inestimable, plusieurs milliers de dollars. L’exhumation de deux cadavres humains déterrés par des grizzlys affamés. Je sais c’est macabre, mais nous sommes bien dans un polar rural. Certains esprits fâcheux appellent ça de la littérature de bouseux. Peut-être, mais j’adore ça.
Les deux personnages principaux sont Martha la shérif et Sean son adjoint occasionnel. Martha est une solide femme shérif, élue dans cet univers sauvage, elle n’a pas froid aux yeux. Elle manie le pistolet et conduit son Pick-up avec détermination. Elle mène l’enquête d’une main ferme, non sans humour, aidée par Sean, peintre amateur, guide de pêche et détective privé. Ce jeune homme, atypique et séduisant, découvre le Montana et ses habitants. Avec intelligence et finesse il dénoue les fils de ces deux intrigues.
Tout d’abord engagé par les membres du club de pêcheurs pour retrouver la fameuse « mouche », il va, lui aussi, se retrouver dans les forêts du Montana et sur les traces des grizzlys bouffeurs de cadavre. Très vite, il découvre que ces cadavres ont été assassinés. Nous sommes loin des tasses de thé en porcelaine fine.
Ici le whisky et la bière coulent à flots. Ça renforce les amitiés viriles au risque, parfois, d’endormir les consciences. Mais Martha la shérif n’est jamais très loin ! Elle aussi veille au grain et arpente les montagnes pour trouver le fin mot de l’histoire.
La nature joue un rôle important dans ce roman. J’ai envie de dire que c’est le 3e personnage principal. En crapahutant et en observant on trouve des traces qui sont comme des indices sur une scène de crime. Ici la scène de crime est une forêt toute entière.
J’ai appris plein de choses sur la pêche à la mouche et sur les grizzlys !