« L’utopie d’ailleurs, convenons-en, sort de sa sphère radieuse en faisant la guerre. Elle, la vérité de demain, elle emprunte son procédé, la bataille, au mensonge d’hier. » Cette vision prophétique du mécanisme de la dystopie, on la doit à Victor Hugo dans Les Misérables. Et pour dire, elle va comme un gant aux meilleurs romans de science-fiction et de ses dérivés. Quelle que soit la qualité de l’imaginaire des auteurs, les délires de leurs décors et la folie conquérante de leurs personnages, qu’ils fussent classiques ou déjantés, ces ouvrages nous content et nous décryptent un monde complexe et une intimité qui sont bel et bien les nôtres.
Comme le disait l’économiste et essayiste Jacques Attali, nous en sommes encore à la préhistoire de l’utopie et tout reste à penser, à écrire et à vivre, même si beaucoup d’écrivains – notre classement forcément subjectif en atteste – ont déjà déblayé le chemin. Et si leurs œuvres dépeignent tant de sociétés imaginaires où les hommes sont tout simplement empêchés d’être heureux, votre bonheur, en les découvrant, sera lui intact comme à chaque découverte d’un livre majeur.
Notre Top 20 de l’utopie à la dystopie :
- Thomas More, L’Utopie
- Harry Harrison, Soleil vert
- Jonathan Swift, Les Voyages de Gulliver
- George Orwell, 1984
- Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes
- Ray Bradbury, Fahrenheit 451
- Philip K. Dick, Le Maître du Haut-Château
- Hugh Howey, Silo (trois volumes distincts)
- Pierre Boulle, La Planète des singes
- John Brunner, Tous à Zanzibar
- Jack London, Le Talon de fer
- Bernard Wolfe, Limbo
- Karel Čapek, La Guerre des salamandres
- Jean-Christophe Rufin, Globalia
- Margaret Atwood, La Servante écarlate
- Robert Silverberg, Les Monades urbaines
- Boualem Sansal, 2084 la fin du monde
- Amélie Nothomb, Acide sulfurique
- Ayn Rand, Grève
- René Barjavel, Ravage