« Vous croyez que le monde a été choqué par la démission de Nixon ? Attendez que je botte le cul de George Foreman. Ses poings ne peuvent pas toucher ce que ses yeux ne voient pas. Là, tu me vois, là tu ne me vois pas. George croit qu’il peut, mais je sais qu’il ne peut pas. Je me suis déjà battu contre un alligator, j’ai déjà lutté avec une baleine. La semaine dernière, j’ai tué un rocher, blessé une pierre et envoyé une brique à l’hôpital. Je suis tellement méchant, je rends la médecine malade. » Quelques jours après cette déclaration, le 30 octobre 1974, Muhammad Ali reprenait son titre de champion de boxe à l’issue de ce combat contre G. Foreman. Il était à nouveau le plus grand.
Ces mots, je ne les ai pas choisis par hasard pour ouvrir les feux de notre classement des vingt meilleurs livres alliant littérature et boxe. Parce qu’ils disent tout de la puissance et du lyrisme qui caractérisent les plus grands puncheurs. Il y a chez Cassius Clay et chez ceux qui, comme lui, ont brillé dans la lumière du ring, une force et une précision des mots qu’on ne retrouve guère que chez les plus grands écrivains. Ce n’est donc pas un hasard si Ernest Hemingway, Jack London, Norman Mailer ou Joyce Carol Oates ont chéri la boxe et écrit sur elle des pages dignes de figurer dans leurs œuvres majeures. À vous de jouer et d’encaisser les coups de notre formidable sélection, au sens étymologique du terme. À vous de découvrir enfin notre dossier 100% boxe VS littérature dans la rubrique « Bec de plume ». (JFF)
- De la boxe, Joyce Carol Oates. (Le livre le plus intelligent jamais écrit sur la boxe)
- Le combat du siècle, Norman Mailer. (Ali, Foreman, Don King, Mobutu : la folie d’un combat de géant dans la moiteur de l’Afrique)
- Raging Bull, Jake La Motta. (Encore mieux que le film de Scorsese avec Robert de Niro, c’est dire !)
- La brûlure des cordes, F. X. Toole. (Des histoires dures, émouvantes et un portrait brillant du melting pot américain vu au travers des cordes)
- Un steak/Une tranche de bifteck, Jack London. (Nouvelle sublime et la connaissance intime de la boxe qui traverse l’œuvre du gars de San Francisco. Lire également Sur le ring, indépassable)
- Cinquante mille dollars, Ernest Hemingway. (L’intimité d’un combat et le monde des paris, les mots implacables de « Papa Hem »)
- Le grand livre de la boxe, Jean-Philippe Lustyk. (Indispensable dans votre bibliothèque, recherches historiques, documents photos fantastiques, un must !)
- Alias Ali, Frédéric Roux. (Tout simplement le meilleur ouvrage sur Muhammad Ali)
- Night train, Nick Tosches. (Une biographie sublime de Sonny Liston, que l’auteur définit comme « le plus redoutable des hommes, le plus invincible des boxeurs poids lourds »)
- Le ring de la mort, Jean-Jacques Greif. (Ou quand la boxe rejoint le combat pour la survie à Auschwitz)
- Le pugiliste au repos, Thom Jones. (Un auteur culte et rebelle comme il n’en existe qu’en Amérique, et un personnage de boxeur alcoolique unique)
- Fat city, Leonard Gardner. (Le seul livre de l’auteur, récompensé du National Book Award. Rare, enthousiasmant)
- Histoire de la boxe, Alexis Philonenko. (On y retrouve Carpentier, Dempsey, Rocky Marciano, Joe Louis, Marcel Cerdan, Ali ! L’œuvre d’un vrai philosophe-boxeur)
- Un goût de rouille et d’os, Graig Davidson. (Une écriture au scalpel, violente, émotive. La boxe comme expiation et comme rédemption)
- Mal tiempo, David Fauquemberg. (Cuba, le temple méconnu de la boxe)
- Quartiers d’hiver, Osvaldo Soriano. (Tango, boxe et dictature… Argentina !)
- Les boxeurs finissent mal… en général, Lionel Froissard. (Toutes les réalités sordides du monde de la boxe et les fantômes des plus grands déchus)
- Sur cette terre comme au ciel, David Enia. (La Sicile, l’Italie, histoire d’un boxeur qui a hérité son talent d’un père inconnu)
- Le corps du boxeur, Freddy Skouma. (Quand un vrai champion devient romancier… Poignant !)
- Boxe, Jacques Henric. (Des portraits magnifiques de grands puncheurs et une passion dévorante)