L’on pourrait dire que plus il y a d’incertitudes, plus l’aventure est grande… Dès lors « Les plus belles plumes » représentent une odyssée. Il y avait déjà ce pari fou de départ que représentait le lancement d’un projet médiatique professionnel dans un univers où la presse comme la littérature tendent en même temps à la gratuité et à l’amateurisme. Après le premier confinement en particulier, abonnements et subventions se multipliant, ce défi semblait pouvoir être relevé dans la joie d’un partage intellectuel toujours plus exigeant et riche et durable.
Mais voilà, la deuxième vague est arrivée rangeant cette période d’espoirs dans l’œil du cyclone seulement. Nous avons alors multiplié les recherches de fonds aux quatre coins du monde de la culture et de l’économie : cette quête épuisante est restée sans écho.
La troisième vague sera, elle, un tsunami sans victimes puisqu’elle déferlera sur un cimetière. Le paysage culturel était en effet moribond avant cette crise impitoyable : son agonie a été consommée depuis, entraînant avec elle notre volonté de croissance comme celle de nombreux autres acteurs souvent bien mieux installés.
Les cales de nos vaisseaux sont désormais vidées de leurs réserves. Une halte s’impose, comme l’aveu dans ce contexte, qu’elle est non seulement nécessaire, mais encore obligatoire.
« Les plus belles plumes » demeurent cependant. Quand la tempête sera calmée, nous reprendrons nos recherches – en espérant des résultats cette fois. Nous imaginons également un nouveau modèle économique offrant plus d’avantages encore à nos abonnés. Merci à nos collaborateurs qui n’ont jamais ménagé leur implication en nous offrant des textes à la fois riches, originaux et habités. Merci à nos abonnés de cette première année. Ils justifient eux seuls l’idée et le rêve d’une renaissance. Quand les temps seront plus favorables…
Merci enfin aux mécènes qui ont répondu présents pour cette période de lancement. Merci – nous sommes trop souvent ingrats – à la littérature pour tout ce qu’elle nous a apporté : nourriture de l’esprit, et conviction qu’elle fera toujours sens, malgré l’idée largement reçue qu’elle n’est plus ce qu’elle était. Nous reviendrons. Ou plus exactement : nous ferons tout pour revenir, et nous évader encore à ses côtés sur l’océan des idées nouvelles.